Dans les entreprises, les NAO, les négociations annuelles obligatoires, ont commencé, en ce mois de décembre, et les perspectives pour les salariés ne sont pas très encourageantes. Une étude du groupe de ressources humaines Alpha a passé au crible plus de 140 accords d’entreprise déjà signés cet automne, essentiellement dans des sociétés de taille moyenne, entre 50 et 1 000 salariés. Et pour 2026, dans plus d’une entreprise sur deux, il n’y aura pas d’augmentation. Un signe bien réel que le climat salarial s’est nettement refroidi. Il y a encore deux ans, en 2024, à peine un quart des entreprises n’avaient pas augmenté leurs équipes.

Celles qui prévoient des hausses en 2026 le font a minima avec 1,7% en moyenne. Pour les cadres, c’est même moins : 1,5%. Les employeurs privilégient les ouvriers et les postes de première ligne. Même pour ces catégories, les coups de pouce sont souvent liés à la performance, à l’assiduité ou au mérite. Une hausse de 1,5% ou 1,7%, avec une inflation autour de 1% en 2026, autant dire que c’est l’épaisseur du trait.

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Un contexte moins favorable aux salariés

Les employeurs sont moins généreux, d’abord, parce qu'ils se sentent moins obligés de compenser l’inflation. Le recul est très net par rapport au relèvement précédent des salaires. En 2025, on était à 2,3% de hausse, et même 3,5% en 2024. Ensuite, le chômage remonte légèrement, ce qui renverse un peu le rapport de force en faveur des employeurs. Enfin, dans un contexte de tensions commerciales et d’instabilité géopolitique, beaucoup font le dos rond, en attendant notamment le vote d’un budget.

La discussion budgétaire pèse aussi sur les négociations salariales. On le voit sur les mesures annexes, tous ces à-côtés – aides à la mobilité, titres-restaurant, etc. – sur lesquels les employeurs jouent d'habitude pour soutenir le pouvoir d’achat. En 2025, par exemple, beaucoup d’entreprises ne veulent pas prendre en compte la totalité de la hausse des coûts des complémentaires à venir, liée à un alourdissement attendu des taxes sur ce secteur dans le prochain budget.

Sur les primes de partage de la valeur ajoutée, la "prime Macron", beaucoup d’employeurs craignent des changements de fiscalité. De fait, à peine 15% prévoient de la verser, contre 22% en 2025. Mais les salariés qui la toucheront bénéficieront de montants plus élevés. Quelque 800 euros en moyenne en 2026, contre 660 euros en 2025.